Le Musée national irakien de Bagdad a rouvert au public lundi après avoir été fermé pendant trois ans à la suite de troubles politiques dans la région qui menaçaient la sécurité du musée.
Dimanche, le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi a officiellement inauguré la réouverture du musée. Le musée national récemment rénové avait fermé ses portes en 2019 au milieu de l’escalade des manifestations anti-gouvernementales à Bagdad. Abritant des artefacts datant des anciennes civilisations mésopotamienne, abbasside et perse, l’institution a été fondée dans les années 1920 dans le cadre d’une initiative culturelle dirigée par un archéologue britannique.
Le bureau du Premier ministre a déclaré dans un communiqué sur Twitter que la réouverture fait suite à « une longue période d’entretien et de réhabilitation ». Laith Majid Hussein, le chef de l’autorité irakienne des antiquités, a déclaré au Agence France Presse que la pandémie a contribué à l’interruption de plusieurs années du musée.
Dans le musée récemment rouvert, des antiquités islamiques du IXe siècle du palais Nimrud d’Assurnasirpal II figurent aux côtés d’artefacts datant de l’empire néo-assyrien d’il y a plusieurs millénaires.
Le musée avait déjà subi des années de menaces de sécurité au milieu des conflits dans la région. En 2003, sa collection a été pillée après l’invasion de l’armée américaine qui a renversé Saddam Hussein, plongeant la région dans l’instabilité et laissant derrière elle un commerce illicite d’antiquités en plein essor. On estime qu’environ 15 000 objets ont été retirés du musée, dont près de la moitié n’ont toujours pas été restitués dans la région. Douze ans après avoir été fermé au milieu de l’offensive de 2003, le musée soutenu par l’État a rouvert en 2015.
Ce n’est pas seulement le musée de Bagdad qui a été touché par les conséquences de l’invasion. Les forces américaines et les membres de l’État islamique (ISIS) ont occupé des sites archéologiques et d’autres musées de la région alors que le conflit armé a entraîné de nouveaux dégâts et le trafic d’antiquités. En juillet de l’année dernière, le Premier ministre du pays a finalement ordonné la réouverture du musée aux universitaires.